J'ai passé mon dimanche à Brezé (quel vantard...)
Bon même si ça caille un peu, le lieu est magique et propice à s'évader dans les brumes de Bacchus.
1er soucis : Faire un choix car si on s'écoute, on s'arrête à tous les stands...Stephan, Lapierre, Thévenet, Ganevat, Gautherot,Plageoles, Foucault, Viret, Isaly ...et j'en passe et j'en passe. Choix effectué , on descend vers l'enfer??? Non plutôt un paradis; le paradis des vignerons intègres qui ont résolument fait le choix de produire des vins 100% raisins.
1er arrêt chez Philippe Jambon avec bien sur ses Chardonnays (Jambon blanc et la Grande Bruyère) mais surtout la présentation de gamay d'un domaine qui fait déjà malheureusement parti du passé( 3 millésismes 2008,2009 et 2010). Les Chiroubles de H. Gonnet sont des petites bombes de fruits rouges; c'est bon, très bon et ça donne envie d'en boire jusqu'au bout de la nuit. Mais le temps presse donc on descend dans le sud. Double arrêt en Ardêche : d'abord chez Hervé Souhaut, qui est "désolé" mais il n'a que les 2010 à présenter. Et pourquoi donc?? bah cette bonne blague, y a plus rien à vendre depuis 2 mois (moi qui espérait chopper quelques Sainte Epine c'est raté...). Alors allons-y pour la Souteronne 2010, juste mis en bouteille et déjà un pur régal; ça pête au nez avec des notes de groseilles et ça se glougloute sans retenue. Avec la Syrah, on est plus sur la retenue mais le côté sauvage du cépage ressort déjà en fin de bouche. La Sainte Epine est sur le même registre mais avec un supplément d'âme et une profondeur digne des plus grands Rhône nord. Le blanc (Viognier/Roussane) est déjà très expressif et très plaisant. Et la petite pépite : un merlot vinifié par Hervé, une merveille sur le cassis, le nez est ensorcellant et la bouche est d'une gourmandise sans nom.
2ème stop en Ardêche chez Gerald Oustric. Bon d'abord j'adore le mec, sympa, sincère et humble. Et puis ces vins font un peu partie de l'histoire de nos dégusts. A chaque fois, y avait débat (et surtout beaucoup de mauvaise foi d'un certain barbu Irlandais..) entre les pros et les antis Mazel. "Les Lèches" ( Chardonnay/Grenache blanc) est expressif avec des notes de pêches et une fin de bouche toute suave. Les Charbonnières (100% Chardonnay) est une poignée de fruits blancs tout en gourmandise. On passe aux rouges avec Briand (100% Grenache) : bouche très aromatique sur les fruits noirs, c'est très gourmand et très digeste, encore une vraie réussite. La cuvée Larmande est moins expressive mais reste une belle expreqssion de la syrah.
On continue notre descente dans le sud avec une très belle découverte avec le domaine d'Axel Prüfer Le Temps des Cerises. Des grenaches mordantes, gorgées de fruits et de fraîcheur, du pur bonheur!
Cap à l'ouest avec un petit arrêt chez Olivier Cousin. On commence par Le Cousin, un 100% Grolleau, mordant, fruité, plein de vie, un vrai vin de copain. On poursuit par le gamay d'anjou, plus structuré mais avec cette même trame tout en fraîcheur. Et on termine par le cabernet vieilles vignes, un vin plus profond, avec une belle puissance aromatique mais avec une fin de bouche qui amène la aussi beaucoup de fraîcheur. L'ensemble de la dégustation apporte beaucoup de plaisir.
Mais c'est déjà l'heure de prendre congé de ce lieu magique. On en ressort, certes un peu frigorifié, mais comblé et surtout renforcé dans l'idée que vins standardisés ont du soucis à se faire. Quand je lis sur des blogs ou dans des discussions sur les reseaux sociaux, que les vins bios se ressemblent tous, qu'ils tuent la notion de terroirs (si, si..) et bien, j'invite tous ces détracteurs à participer à ce type de salon ou, mieux encore, à visiter ces vignerons qui parlent tous de leurs vins avec amour et franchise.
